Type: Jeu d'action et de stratégie. |
Redécouvrez les sons de Pindo!
Ce jeu, réalisé par Jean-Luc Patard et distribué par la société Minipuce, reprend le thème du célèbre jeu d'arcade Pengo. Ce portage fait partie des plus réussis pour Exelvision!
Les documents disponibles à ce jour mentionnaient la disponibilité de ce jeu uniquement en version téléchargeable sur le serveur 3615 d'Exelvision. L'existence de la cartouche «Pindo» est donc une bonne suprise, et à plus d'un titre: L'information m'est venue de la plume même de son auteur... Jean-Luc Patard !
Vingt-cinq ans après, Jean-Luc a pu remettre la main sur l'unique coffret Pindo qu'il disposait. Mais de nombreuses années de stockage ont eu raison de son contenu: blanchie par le soleil, détérirorée par l'humidité, la jaquette nécessitait une grosse restauration, restauration que je me suis proposé de faire avec grand plaisir sur les conseils et les souvenirs de Jean-Luc et qui permettent de vous la faire découvrir telle qu'elle fut en 1986!
Cherchons à en savoir davantage sur Pindo et son créateur!
Entrevue avec Jean-Luc Patard
Fabrice: Comment êtes-vous venu à l'EXL 100 ?
Grâce à un encart publicitaire dans une revue, (Elektor ou radio plan ) , l’idée était de bénéficier d’un coût d’achat préférentiel en commandant cet ordinateur avant qu’il ne soit réellement fabriqué, et ainsi de permettre d’assurer la vente des premiers de série à Exelvision.
Fabrice: Quel était votre configuration ?
Au départ un EXL100 de base avec clavier et manettes IR puis un Exeltel & cartouche CRAM avec clavier relié par fils et surtout de vraies touches bien plus agréables que le clavier anti-confiture de la version EXL100 de base.t
Fabrice: Aviez-vous développé d'autres programmes avant Pindo?
Jean-Luc: Oui quelques jeux du type : le pendu / bataille navale / un jeu de dames / Pacman / mais le plaisir était surtout dans la programmation et la recherche du pourquoi ‘ça marche pas !!’ cela devient vite une obsession la programmation en assembleur sans compilateur.
Fabrice: Comment s'est déroulé la programmation de Pindo?
Jean-Luc: Essentiellement de nuit, et à des heures pas possibles ( l’insomnie est classique dans cette activité.). D’un point de vue informatique, la grande difficulté fut d’obtenir les infos sur la machine et le fonctionnement des micros codes (TRAP1 à 21) mon livre de chevet de l’époque était sans aucun doute la data-sheet du TMS7020.
Fabrice: Quels ont été vos "outils" pour programmer en assembleur ?
Jean-Luc: Le tableau des opcode(s) du TMS7020 du Papier à petits carreaux, crayon noir et principalement une bonne gomme, du café, une calculette qui pouvait additionner et soustraire directement (en Hexadécimale) et un désassembleur « maison » afin de retrouver les erreurs de saisie.
Fabrice: Avez-vous rencontré des difficultés lors du développement du jeu?
Jean-Luc: Au début les bandes magnétiques m’ont fait perdre beaucoup de temps, mais le support de sauvegarde CRAM a réglé ce défaut, là aussi Excel était en avance, c’était dans l’approche, l’équivalant d’une clé USB ( en taille c’était un peu juste 16Ko ) le distributeur Minipuce m’a aussi prêté un double lecteur de disquettes, mais celui ci n’était pas vraiment au point ( son boîtier plastique se déformait facilement et il fallait bien souvent exercer des efforts sur le boîtier pour relire une disquette avant qu’elle ne soit complètement inutilisable.
Fabrice: Avez-vous des reproches à faire à EXL 100?
Jean-Luc: Non, pas à l’Exl100 en lui même, mais son arrivée dans l’éducation nationale à mon avis l’a ‘retiré’ du marché des ordinateurs « de loisir » ce qui a peut être repoussé certainement nombre d’utilisateurs potentiels et le fit petit à petit disparaître des médias…
Fabrice: Vous êtes-vous lancé dans d'autres réalisations par la suite ? (software ou hardware)
Jean-Luc: Un serveur Minitel pour une association ( il servait à effectuer des réservations )
Fabrice: Comment "Pindo" s'est-il retrouvé sur le catalogue de Minipuce?
Jean-Luc: Suite à l’achat d’un jeu dont la qualité ne m’a pas vraiment emballé, j’ai envoyé au distributeur un exemplaire d’une de mes réalisations afin d’argumenter mon opinion, c’était dans l’esprit : regardez on peu quand même faire mieux avec cet ordinateur. Puis tout s’est enchaîné, coup de fil de l’éditeur (rendez-vous , proposition commerciale etc…)
Fabrice: Que "Pindo" vous a t-il (r)apporté?
Jean-Luc: Mis à part quelques royalties, une grande satisfaction d’être parti d’une passion et de l’avoir exploitée. Mon plus grand plaisir fut surtout de montrer à ma mère le jeu sur le présentoir du supermarché du coin. Elle n’était pas vraiment au courant, du coup , elle même cru pendant un instant à une blague.
Fabrice: Que retenez-vous de votre aventure «Exelvision»?
Jean-Luc: Je n’ai pas eu de contact direct avec Exelvision, uniquement avec Minipuce, mais dans l’ensemble, ce fut surtout quelques challenges à relever , une découverte du monde de l’édition et de ses impératifs. La difficulté à être convaincu que la version validée pour la reproduction et qui va donc se retrouver distribuée est bien sans défauts.
Fabrice: Comment avez-vous découvert le site www.exelvision.fr?
Jean-Luc: Totalement par hasard, après une petite discussion avec un collègue sur le langage assembleur, le manque d’optimisation des programmes actuels et des structures qui rendent un code maintenable ou non, cela a dérivé ainsi sur ma réalisation du jeu PINDO puis sur l’exel100 ; j’ai donc recherché trace de celui ci afin de montrer à quoi cet ordinateur pouvait ressembler, et je suis tombé sur ce site
Fabrice: Quelle est votre profession actuelle?
Jean-Luc: Je suis dans un domaine électronique & informatique, spécialisé dans la recherche de solutions optimisées de test et de dépannage de cartes électroniques.
Fabrice: Comment réagit votre entourage quand vous leur parlez de vos débuts en informatique, de votre EXL 100?
Jean-Luc: A vrai dire je n’en parle pas et n’en ai jamais réellement parlé. C’était une aventure plutôt personnelle, mais avant de découvrir que l’EXL100 et Pindo était sur Internet, les rares fois que j’ai pu évoquer le sujet, je me suis senti un peu mal à l’aise car cela surprend toujours un peu, et je pense que quelques uns ont du me prendre pour un mythomane. Maintenant au besoin, je peux prouver la réalité de cette aventure.
Jean-Luc, je vous remercie infiniement d'avoir accepté cette entrevue, pour le temps que vous m'avez accordé, ainsi que de m'avoir confié vos éléments du coffret «Pindo».