¡ El Ordenador videotex Multinorma !
Quelles raisons ont poussé Exelvision à se tourner vers la société Amper pour proposer ses Exeltel? Si ce choix peut laisser dubitatif aux premiers abords, il n'en est rien. Amper, crée en 1956 par un ingénieur en télécommunication, est une société aussi connue en Espagne qu'est la société Alcatel en France. Sa capacité à developper et proposer des produits de communication performants et telle que la compagnie téléphonique nationale espagnole «Telefónica» achete la totalité de son capital d'actions en 1982. Premier fournisseur d'équipements de communication, soutenue par de grandes banques espagnoles, cotée en bourse depuis 1986... Qui d'autre qu'Amper pouvait mieux représenter Exelvision sur le marché hispanique?
L'Exeltel ayant servi de base à la conception du micro-ordinateur d'Amper n'est autre que l' Exeltel VX dont la grande particularité est d'assurer une compatibilité avec les normes télématiques étrangères. En effet, l'appareil est à même de traiter les protocoles PRESTEL et surtout IBERTEX, la norme utilisée par la compagnie téléphonique nationale espagnole (Telefónica). Les modifications générales apportées à cet Exeltel VX sont peu nombreuses, elles consistent à une réécriture hispanisée du contenu des ROM système et Speech ROM. Les touches du clavier ont également été réaffectées, elle sont dotées de la ponctuation et des caractères spécifiques à l'alphabet espagnol.
Mais Amper n'est qu'un intervenant dans le processus d'importation de l'Exeltel sur le marché Espagnol.
Le véritable client de la société Exelvision n'est autre que la grande chaîne de magasins locale «El Corte Ingles» avec lequel elle passe un contrat lui donnant l'exclusivité de la distribution de ses ordinateurs sur la péninsule. Amper jouant alors le rôle secondaire mais non des moindres qui consiste à assurer le contrôle qualité des Exeltel hispanisés dans les usines d'Exelvision mais aussi d'en assurer le SAV. Ainsi, les techniciens d'Amper seront amenés à se rendre régulièrement au dépot d'Exelvision.
Mais l'hispanisation d'Exeltel ne peut s'arrêter là. L'un des points fort avancés par Exelvision est la synthèse vocale en standard, Exeltel pour Amper ne peut donc se permettre de parler en langue française. C'est alors qu'Exelvision se lance dans l'adaptation et la traduction des titres majeurs de sa logithèque, n'hésitant pas même à développer de nouveaux titres en espagnol. Au final, près de 50% des logiciels seront adaptés pour l'Espagne.
ROM Système et ROM Speech chargées en EPROM et montées sur support
Il est difficile d'avancer le nombre d'Exeltel importés par Amper. Le seul chiffre connu, rapporté par «El Corte Ingles», correspond au nombre total d'unités télématiques vendues: 1500. C'est peu. Ce faible taux de pénétration dans les foyers s'explique par une logithèque finalement assez pauvre par rapport aux productions pour les ordianeurs concurents et le manque d'engouement des espagnols, en 1987, pour les services télématiques et plus particulièrement celui de télé-achats - dont le plus connu est «CorrtyCompra», proposé par chaîne de magasins - pourtant soutenus par les banques espagnoles.
Mais revenons quelques années en arrière, à celles de la naissance d'Ibertex. Emboîtant le pas du Royaume-Uni et de la France, l'administration des téléphones espagnole Telefónica lance en 1977 un projet de services Vidéotext: Ibertex. Mais le développement et la mise en place du réseau télématique traine. Ce n'est qu'à partir de l'année 1981 que les choses s'accélèrent: Un peu plus de 400 terminaux Videotext sont placés dans des lieux publics pour un test à grand échelle. Telefónica ignore le modèle à succès français consistant à distribuer gratuitement des terminaux, le faire adopter pour tous et ensuite facturer ses services. Le résultat est sans appel: Quelques entreprises et administrations se doteraont de terminaux mais l'usage qui en est fait reste très confidentiel. Les foyers espagnols, quant à eux, devront attendre l'année 1986 pour que le service vidéotext Ibertex devienne public. Faute de proposer une stratégie commerciale forte, l'aventure télématique n'enchante guère... Il va falloir attendre encore plus de trois ans avant que tout s'emballe. Les chiffres parlent d'eux même:
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L'élément déclencheur d'une telle explosion? Une vaste campagne publicitaire organisée conjoitement par les Services de Télétraitement (Programme STAR) et l'opérateur Telefónica qui va propulser les services d'informations mais surtout ceux de télé-achat! Un service pourtant boudé à sa sortie en 1987, et auquel le micro-ordinateur Exeltel était tout à fait prêt à répondre.
Exelvision avait donc visé juste, tant sur le choix de la société Amper que sur la chaîne de distibution et ses services associés. Mais elle fut trop visionnaire au point d'arriver bien trop tôt sur le marché de la télématique espagnol. Comble de malchance, la société française ferme ses portes à l'aube de l'explosion du marché qu'elle espérait tant. Le sort continue à s'acharner sur la marque au papillon.
Les constructeurs étrangers désireux de lancer sur le marché espagnol un micro-ordinateur au clavier non hispanisé devait l'équiper d'un minimum de 64Ko de RAM sans quoi une taxe d'Etat leur était réclamée. Beaucoup de constructeurs comme Amstrad augmentèrent la RAM de leur appareils pour aroser le marché. Exeltel ne dispose que de 2Ko de RAM (les 64Ko intégrés étant de la Vidéo RAM), et c'est peut-être par peur de faire pâle figure face à la concurence qu'Exelvision décida d'accompagner les appareils d'Amper d'une Exelmémoire de... 64Ko (CMOS RAM).
Page d'accueil à la mise en fonctionnement de
l'appareil. Le logiciel intégré est bien conçu,
il est à la fois simple et pratique.