La firme créée par des transfuges de l'équipe de micro familiale de Texas Instruments France, Exelvision, vient de conquérir son indépendance en se séparant du groupe nationalisé CGCT qui possédait 65% de son capital depuis août 83. Les fondateurs détiennent désormais la majorité de la société avec la perspective d'une introduction sur le second marché de la bourse de Lyon, tandis que les nouveaux partenaires mettent la dernière main au dossier financier entre 20 et 25 % du capital pour la Bred, 15% environ pour la Lyonnaise de Banque, le restant se partageant entre des petits investisseurs privés. Les raisons de ce divorce: les pouvoirs publics ont demandé en 1985 à la CGCT de se débarrasser de ses activités hors de la téléphonie publique. C'est ainsi qu'Euroterminal (imprimantes) a été cédé à Métrologie, Cépia (micros tournés vers des applications spécifiques) à ses fondateurs et la téléphonie privée à Matra. Mais la véritable cause de cette séparation réside dans les coûts exorbitants de fabrication atteints dans les usines de la CGCT. Cet unique phénomène serait à l'origine des pertes d'Exelvsion en 1985 (15 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 117 millions), affirme Jacques Palpacuer, PDG de la société. Ce mouvement dans le capital est le prélude à d'importants changements au niveau stratégique. Libérée de ses liens avec un groupe nationalisé, la firme a désormais la possibilité de négocier des alliances internationales. Des discussions sont déjà en cours en Espagne et en RFA pour des accords techniques, des cessions de licence ou de simples achats de machines. Cette modification de politique se traduit également au niveau des produits, avec l'annonce, ces prochaines semaines, de la commercialisation d'un micro-ordinateur ayant également les fonctions d'un Minitel intelligent. Cette machine, totalement compatible avec la gamme précédente des
EXL 100, pourra réaliser du téléchargement de programmes pour la modique somme de 3 F par opération (1 F destiné au centre serveur, 1 F pour les PTT et 1 F pour l'auteur du logiciel). Une sacrée différence avec l'achat d'un programme à 100 ou 200 F que l'on utilise deux ou trois fois seulement Par ailleurs, ce système permettra la consultation régulière d'informations courtes (cours de bourse, changes, horaires de transports, exercices scolaires, etc.). Cet ordinateur dont le prix sera inférieur à 3 000 F avec écran et clavier, est bâti autour du même microprocesseur - peu répandu - que les EXL 100: un TMS 7000. Exelvision travaille sur les normes européennes télématiques et compte proposer cette machine à ses futurs partenaires européens avec pour objectif d'en faire un Minitel intelligent adaptable à tous les pays du vieux continent.