ORIC TELESTRAT
Le Telestrat est l'aboutissement du projet «Stratos» lancé par la société Oric UK. Ce projet devait reprendre tout ce qui avait fait le succès des microordinateurs Oric 1 et Oric Atmos, corriger leurs erreurs et embarquer de puissantes et nouvelles fonctionnalités. Rappelons que l'Oric 1 et l'Oric Atmos sont des systèmes très similaires, le dernier n'étant qu'un lifting - très réussi au demeurant - du premier. Oric profitera du lancement de l'Atmos pour le soulager de quelques bugs dont l'Oric 1 a souffert. Nous sommes en 1984 et il est grand temps pour Oric d'offrir à ses utilisateurs de la nouveauté et le Stratos est bien prévu pour en faire plus! Avec plus de mémoire utilisateur, plus de résolutions graphiques, plus de couleurs affichables sans contrainte de proximité et plus d'interfaces communiquantes. Ce n'est finalement que sur ce dernier point que le projet Stratos remplira son contrat, les quelques prototypes de Stratos construits offriront rien de plus. Mais peut-on le lui reprocher? 1985 est une année tourmentée pour Oric, ses résultats financiers sont au plus bas et le problème est si sérieux que tous les développements en cours sont stoppés. L'heure est au rachat. Quand la société française Eureka prend le contrôle d'Oric, l'ambitieux Stratos est encore bien loin d'offrir les fonctionnalités initialement avancées...et l'on se prend à imaginer le succès qu'il aurait remporté si le carnet de charge avait été respecté. C'est donc sur les bases inachevées que l'équipe technique d'Eureka, société devenue Oric International, se met à travailler sur ce qui deviendra de nombreux mois plus tard, le Telestrat. L'orientation télématique est indéniable et nombre de personnes désireuses de proposer des serveurs monovoie se tournent vers lui, l'un des plus connus est le micro serveur Pinky. Mais le prix élevé de l'appareil, l'évolution du marché vers des systèmes plus ouverts et performants et les nombreuses dettes contractées par la société Oric International auront raison du Telestrat après 2000 unités vendues...seulement. En 1988, l'aventure Oric prend fin.
Fiche Technique du TELESTRAT IQ164 PROCESSEUR: Motorola 6502 cadençé à 1Mhz. |
plus d'informations sur le Telestrat ici.
En fin de l'année 1986 débarque le Thomson TO9+, il est une évolution télématique du microordinateur TO9 que la société Thomson destinait au marché semi professionnel. Ses arguments: une suite logicielle dite conviviale (comprenant un traitement de texte, le tableur «Multiplan» de Microsoft, un système de gestion de bases de données et un logiciel de communication), une mémoire vive confortable de 512Ko, une souris et un modem à la norme V23. L'appareil est cher, trop cher ... près de 10.000 FF à l'époque, d'autant plus que les performances ne sont pas au rendez-vous: le TO9+ est animé par un microprocesseur vieillissant, le Motorola 6809 à 1Mhz, comme en est d'ailleurs équipée toutes la gamme des microordinateurs Thomson depuis le TO7 sorti... cinq ans plus tôt. Quand le TO9+ arrive sur le marché, Thomson n'y croit déjà plus vraiment... Elle a tué dans l'oeuf son prototype à base de 68000 et d'OS multitâche préemptif pour commercialiser à la même période un compatible PC, le TO-16, signant ainsi la mort de toute une famille de microordinateurs retenue pour l'éducation nationale. Ce revirement technologique n'y fera rien, Thomson se retire du marché à l'aube de l'année 1990.
Fiche Technique du Thomson TO9+ PROCESSEUR: Motorola 6809E cadencé à 1Mhz. Je remercie Foolduplex pour les caractéristiques sur le TO9+
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Il est nullement question de déprécier la qualité endémique du 6809. On peut simplement s'étonner que Thomson l'ait fait durer aussi longtemps sur sa gamme MO/TO. Ce processeur est de très bonne facture, peut être le meilleur de sa génération mais j'aurais aimé un peu plus de "punch" de la part de Thomson. De mémoire, je n'ai pas souvenir qu'une autre marque de micro-ordinateurs domestiques de cette époque ait poussé , avec succès, la survie d'un processeur aussi loin et sans nulle autre alternative à ce dernier dans son catalogue… Cinq années sont une éternité en informatique.
J'aurais aimé ne serait-ce que l'intégration d'un 6309 sur la dernière gamme TO, avec son jeu d'instructions étendu, des registres additionnels et des performances accrues de 25 à 30% par rapport au 6809 avec qui il est totalement compatible.
J'aurais également aimé que Thomson sorte plut tôt son prototype à base de 68000 articulé autour du système multitâche préemptif OS-9, et pas au moment où le vent commençait à tourner. L'appareil que préparait l'équipe de José Henrard en coulisses m'avait fort impressionné. Cette dynamique aurait peut-être apporté d'avantage à Thomson (et à ses utilisateurs) que cette volonté de rétrocompatibilité avec des appareils trop vite vieillissants...
AMSTRAD PPC-512
Nous aurions presque pu oublier un concurrent tant il vient d'ailleurs... d'un monde que les utilisateurs de micro ordinateurs domestiques n'auraient pas imaginé voir un jour à leur portée, celui des compatibles IBM. Ces «PC», de par leur prix élevé, n'étaient réservés qu'aux professionnels mais c'était sans compter sur la marque au crocodile: Amstrad, ce rouleau compresseur anglais qui déstabilisera plus d'un constructeur de micro-ordinateurs familiaux avec les célèbres CPC-464 et CPC-6128. Fort de son incontestable succès, Alan Sugar, son PDG, ne doute plus de rien et tente alors de proposer un compatible PC ultra «low cost» dès 1987: le PC-1512. La bête se monnaye tout de même 6000F en version monochrome, 8200F en version couleur, et sans disque dur. Mais un tel prix est déjà une révolution. Le PPC512, dévoilé un an plus tard, est la déclinaison portable du PC-1512. Le PPC s'apparente plutôt à la famille des Transportables car son poids de 13Kg et son autonomie limitée à 6 heures obtenue par dix piles de type R14 (!) l'incitent à peu de mobilité. L'appareil est honorablement doté: un microprocesseur Nec V30 équivalent à l'Intel 8086, 512 Ko de RAM, un écran LCD monochrome de 8", un lecteur de disquettes 3"1/2. Surprise: outre les ports // et série livrés en standard, le PPC512 se paye le luxe d'offrir un modem à la norme V23! Et le tout pour un prix très serré de 5200 FF. Des prix qui ne sont certes pas en mesure de concurrencer les tarifs d'Exeltel, mais les avantages d'une compatibilité avec un standard industriel qui n'est plus à douter feront des PC d'Amstrad, et de tous ceux qui suivront, les concurrents redoutables d'Exelvision. La société française est bien consciente de cette menace au point même de se plier à la norme en développant son propre compatible PC, l'EXEL-PC. Trop tard.