Exelvision

Le logiciel «EXELDRUMS»
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La micro-informatique s'implante de plus en plus dans le domaine musical; vous avez pu vous en rendre compte en parcourant les allées du dernier Salon de la Musique.
Certains ordinateurs peuvent commander des instruments électroniques (séquenceurs, synthétiseurs) et permettent ainsi une approche différente (accès, interprétation, composition).
Les appareils proposés parles constructeurs ont des possibilités très diversifiées et il est parfois difficile de les classer dans des catégories bien définies: ordinateurs avec «extensions» musicales ou instruments de musique contrôlés par ordinateur.
Ce mois-ci, nous avons rencontré une toute jeune société française - Exelvision - qui a bien voulu nous présenter ses produits et plus particulièrement leur dernière nouveauté, l'Exeldrums.

La devise de cette société est de rendre «l'informatique facile à vivre»), en proposant des produits grand-public à des prix très compétitifs. Comme la plupart des jeunes sociétés françaises, elle s'est heurtée au début - non pas à des problèmes techniques mais - à des difficultés de financement. En France, les banquiers ne croient pas au génie des chercheurs. C'est grâce à la C.G.C.T. - Compagnie Générale de Constructions Téléphoniques - que la société a pu naître officiellement en août 1983.
Les recherches sont effectuées par une dizaine d'ingénieurs dans les laboratoires de Valbonne (AlpesMaritimes) et le montage est réalisé dans le nord de la France, dans les usines de la C.GC.T., et c'est à la Direction commerciale, qui siège dans la Tour Maine-Montparnasse, que nous avons pu découvrir toute la gamme Exelvision.
Le premier produit commercialisé est l'unité centrale du système de base, le micro-ordinateur domestique EXL-100. Ce «micro» a pour but d'intégrer, dans un seul produit, les fonctions principales d'un appareil classique équivalent à ceux proposés par les Américains et d'utiliser en plus les possibilités de communication du Minitel, développé par les P.T.T.
Commandes infra-rouges (claviers/manettes - ordinateur), synthèse vocale, périphériques (imprimante - moniteurs - extension disquette - extension mémoire - mini-clavier clavier pro), catalogue complet de logiciels (ludiques - pédagogiques, l'EXL-100 a été retenu par l'Education Nationale) permettent de constituer un ensemble micro important et cohérent.
Exelvision ne s'est pas arrêtée là et aborde la musique en proposant une boîte à rythmes programmable.
Pour en profiter, il est évidemment nécessaire d'acquérir l'unité de base, la cartouche Basic, un moniteur et un clavier mais quand je vous aurai précisé que l'ensemble complet - avec le logiciel Exeldrums - ne dépasse pas les 4500 F, à quelques centimes près... alors on n'a plus raison de se gêner et on peut en profiter pour s'initier à la micro. Pour ce prix-là, beaucoup de constructeurs proposent seulement un ensemble «micro» ou une boîte à rythmes; Exelvision fournit les deux.
L'Exeldrums a été pensé et créé par M. Andreacchio qui a eu la gentillesse de nous expliquer lui-même toutes les possibilités de son logiciel. Pour mener à bien ses recherches, il a fait appel à une autre société bien connue dans le domaine musical, Hohner Electronique. L'Exeldrums est destiné à tous ceux qui veulent programmer des rythmes personnels par l'intermédiaire du micro EXL-100 (musiciens, arrangeurs, disc-jockeys, etc.). Les commandes se font à partir d'un clavier (Azerty) qui fonctionne par transmissions infra-rouges.
Vous pouvez composer vos rythmes, bien calé dans un fauteuil, à plusieurs mètres du moniteur; avec cette technique, aucun fil n'est nécessaire entre le clavier et l'unité centrale. L'accès est très facilité par la visualisation optimale offerte par l'écran; l'utilisation est donc simple et accessible à tous, même aux non-musiciens et aux non-micro-informaticiens!
L'écriture d'un rythme se fait pas à pas (ou en temps réel; appelé ici «Feeling»). En mode «Frame» (écriture de modèles) un tableau s'affiche sur l'écran ; divisé en 16 pas et 6 canaux (17 instruments). La programmation est à peu près identique à celle de la TR-707 de Roland (en pas à pas). 54 modèles peuvent être écrits et enchaînés de façons diverses. L'Exeldrums possède 8 pistes d'enchaînement de séquences. Il est possible de donner un nom à chaque piste qui peut correspondre à un morceau musical précis. Les corrections et insertions se font aisément. La valeur du tempo est toujours affichée et est modifiable en permanence. 17 instruments de percussions sont donc proposés et répartis en 6 canaux (6 instruments peuvent être lus simultanément). La plupart des instruments sonne correctement, avec une certaine réserve tout de même pour le tambour de basque et le «Brush» du Snare Drum. Signalons un effet tout à fait original, le «Rol» qui est un roulement sur caisse-claire très rapide; il peut se placer sur un pas. La qualité sonore générale - technique numérique - est propre et une sortie stéréophonique (cinch) permet de relier l'appareil à un système d'amplification plus puissant et plus fidèle que celui du moniteur! Les canaux se répartissent à gauche, à droite ou au centre pour obtenir des effets stéréo. Pour les néophytes, l'Exeldrums contient 16 rythmes présélectionnés: valse, Rock, Funky, Samba... Avant d'éteindre l'appareil, il est important de sauvegarder sur cassette (interface-cassette) ou sur une cartouche «Exelmémoire» (16 K) les programmations stockées (rythmes, enchaînements, séquences) dans la mémoire interne de l'EXL-100 qui elle, est volatile. L'Exeldrums va permettre aux possesseurs de micro-ordinateur de s'initier à la musique en commençant par composer des rythmes. Ce logiciel est avant tout destiné au grand public et utilisable par tous (enfants, amateurs). «L'informatique facile à vivre.» Il est évident que le musicien pro préférera une boîte à rythmes indépendante pourvue des équipements standard (interface MIDI, contrôle des timbres, sorties séparées des instruments).

«Vive l'infrarouge» semble penser T. Andreacchio.
La programmation peut se faire de façon confortable (clavier «junior» et transmissions infrarouges).

Enfin, sachez que Tony Andreacchio et son équipe sont partis sur d'autres projets toujours musicaux. Je ne trahirai pas leur secret en disant que l'engin futur (un clavier?) risque d'être une grande première dans le domaine des instruments «électroniques informatisés». Et ce n'est pas une simple «vision» car M. Andreacchio a déjà pu me faire écouter son «ébauche de prototype»!  A suivre de très près. Exelvision voit loin - du haut de la Tour Montparnasse!

© Patrick DEBUT - Sono N°86